Nous avons eu la Sœur Marie misamu dans la musique congolaise. C’est une des rares voix féminine chrétienne à avoir convaincu un grand nombre de public. Elle était tout incarné à une : Chanteuse, danseuse, comédienne, styliste.
Il y a tant à dire sur cette femme. Alors pour terminer ce mois de la femme, voici la vidéo de l’histoire complete de Marie misamu.
La naissance d’un enfant
Kinshasa, le 16 novembre 74. Ce jour-là, sous une pluie battante dans la capitale congolaise, un enfant voyait le jour dénommée Marie Misamu Ngolo.
Elle était le 7ᵉ enfant de Gérard Ngolo Ndombassi et Sophie Batekila. Dès son plus jeune âge, Marie montrait déjà des signes de son don exceptionnel, sa voix.
À 11 ans, alors que nous on joueaing au jeu de bille, elle et ses amis se réunissaient pour l’écouter chanter des mélodies de l’époque.
L’étoile commence à briller
Nous n’allons pas rester trop longtemps sur enfance, car c’est très peu connu. Nous allons directement passer dans ses vingtaine d’années.
Elle a commencé à chanter lorsqu’elle était petite mais elle s’est fait connaître lorsqu’elle chantait aux côtés du chanteur Debaba (devenu alors évangéliste) dans son album “Musamaliya”
Elle s’est fait connaître dans la scène musicale par le chantre Debaba en 1997, « Nazhiréa ». Cet album connaitra un grand succès au niveau international, notamment grâce au titre « le Dieu qui connait tout » et fera décoller la carrière de Marie Misamu.
Mais c’est surtout avec le chœur « Seigneur, toi qui connais mon âme pour toi mon dieu ooh » que Marie Misamu conquiert le cœur du public.
La carrière solo
Vers les années 2000, elle se fait loin d’evangeliste debaba pour se concentrer en solo. On la voit lors d’un concert à Paris LSC en 2002.
En 2003, elle sort son premier album de sa carrière solo, « Béatitude ». Mais cet opus ne connaît pas le succès escompté. Mais le titre tuzolana fait monter durant les années le succès l’album.
C’est alors en 2004 qu’elle s’impose véritablement comme une figure incontournable du gospel congolais avec la sortie de « Mystère du voile ».
L’album comprend des chansons phares comme « Mokeli na ngai », « Reconnaissance », et bien d’autres, qui lui permettent d’atteindre un large public.
À part ça, on est des chansons intemporel comme Eh Yahweh, Oza Wapi, Kumama, Les cieux, Bouc émissaire…
L’album est vendu dans d’autres pays du monde, ce qui permet à Marie Misamu d’être promue au Muana Mboka en 2005 de Paulin mukendi.
En 2006, elle fait plusieurs concerts en étrangers en Afrique du Sud et à Londres grâce au succès de son album précédent.
En 2008, elle enchaîne encore avec le volume 2 du « Mystère du voile », un album qui connaît une fois de plus un immense succès au Congo RDC, en Afrique de l’Ouest, et au sein de la diaspora africaine en Europe et en Amérique du Nord.
Avec des titres comme « Salela ngai bikamua », « Masolo ya kati », et « Associé », elle mêle français et lingala pour exprimer avec intensité sa foi et celle de tout un peuple en Dieu, le Tout-Puissant.
Cet album la permet de se produire dans plusieurs pays d’Afrique dont l’Angola, et partout ailleurs comme le canada 2009.
Le dimanche 8 août 2010, dans l’esplanade de la Fikin, Marie misamu se produit avec un grand public emouvé avec le Frère Franck mulaja avec l’écho d’adoration vers14 heures à Vodacity.
En 2012, elle rentre au studio pour faire sortir l’album « Face B Elonga ». L’album contient des titres comme Muana na mpate, Mokolo ya suka, Nakanisi, Nalingi, Muana na mpate, Vallee ya baka.
Après longue une pause musicale, elle revient en 2014 avec « Mystère du voile Volume 3 : La Résurrection », un album marqué par une collaboration avec sa fille, Ruth Misamu, sur une chanson touchante « reconnaissance ».
De cet album, plusieurs titres connaissent un grand succès, notamment « Saison », Reconnaissance » avec sa fille, et « Nzambe ya ba défis ».
Sa dernière touche musicale est l’album » Béatitudes sorti en 2017. L’album postume contient ses titres comme Tuzolana, Famille ya souffrance, Vase d’honneur, Adoration, Mon guide et tant d’autres.
Marie Misamu a également aidé de nombreux artistes à se faire connaître, notamment à travers la chanson « Associé », où elle chante avec Moïse Mbiye.
Elle a aussi propulser aussi un titre avec Mike Kalambay, avec le frère José Nzita dans la chanson « Kumama » et « Oza wapi ».
Elle collabore aussi avec Charles mombaya dans le titre bula ntulu ya nini sorti dans l’album Allo téléphone, une chanson qui met en garde contre les dangers de l’orgueil.
Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui réécoutent ses chansons pour se souvenir de son immense talent et de son impact.
Une artiste complète
Marie Misamu ne se limitait pas à la musique. Elle était également styliste, modéliste, couturière et décoratrice, ce qui témoigne de son immense talent et de sa créativité.
On la retrouve dans « Les habits neufs du gouverneur », une adaptation originale du célèbre conte d’Andersen réalisée en 2005 par le cinéaste congolais Dieudonné Mweze Ngangura. Avec la participation de Félix Wazekwa, Tshanda, Papa wemba, lutumba simaro et tant d’autres.
Elle s’est aussi illustrée au théâtre, notamment avec le groupe CINARC durant plusieurs années, prouvant ainsi qu’elle était une artiste aux multiples facettes. C’est en 2015 qu’elle décide de jouer régulièrement avec la troupe Théâtrale Cinarc. Elle apparaît ainsi dans deux films produits par ce groupe en 2015 : « Sadakama » et « Ba mama Bokilo ».
Il faut préciser que les choses que Marie misamu faisait à son époque, et qui lui a valu plusieurs critiques dans le monde de la musique. Actuellement, on le trouve normalement notamment le port des pantalons chez les Chrétiennes, la fréquentation des musiciens profanes surtout à l’arrivée des réseaux sociaux.
Durant toute sa carrière, plusieurs rumeurs se sont rattachés à sa vie notamment celui de l’infidélité, son approchement au produit illicite. Mais toutes ces accusations sont à plusieurs reprises démenti par l’artiste elle même.
La mort
Le 16 janvier 2016, Kinshasa se réveille avec une terrible nouvelle : Marie Misamu est morte. D’abord, beaucoup de personnes n’y croient pas. Mais très vite, l’information est confirmée par les autorités et de nombreux artistes populaires.
Même, Le président de l’Association des musiciens chrétiens du Congo (AMCC), frère Patrice Ngoy Munsoko, a confirmé l’information après s’être rendu personnellement à la morgue de la clinique Ngaliema. Un cousin de la chanteuse a précisé que la chanteuse se trouvait à une retraite de prière quand elle a ressenti des malaises.
Comme le kinois aime faire circuler les rumeurs, que la sœur Marie misamu serait morte suite à une cérémonie mystique qui aurait été organisée pour que l’auteur du décès d’un de ses frères ne reste pas en vie.
Difficile de croire en cette version car la mort est premièrement naturelle. À seulement 41 ans, elle succombe à un malaise cardiaque lors d’une retraite de prière.
Une foule en détresse se précipite à l’hôpital de Ndjili pour voir de leurs propres yeux, espérant encore un miracle. Des pleurs, des cris… L’émotion est vraiment totale, on n’a jamais assisté à cette foule immense d’une population réunie.
Un cousin de Marie Misamu, interrogé par Radio Okapi, raconte que la chanteuse s’est sentie mal lors de la retraite de prière. Elle a été transportée à l’hôpital de l’amitié Sino-Congolaise de Ndjili, où elle est décédée le même jour à 19h01.
Une photo de Marie Misamu à la morgue circule rapidement sur les réseaux sociaux, fuitée par un employé de la clinique Ngaliema.
Les obsèques d’une légende
Le 27 janvier 2016, lors de la levée du corps à la clinique Ngaliema, une foule immense se rassemble pour un dernier adieu à Miss Marie.
De là, le convoi se dirigera vers l’esplanade du stade des martyrs avec, en chemin, quelques détours. Ce, notamment au ministère de la culture et des arts.
Au stade des martyrs, des dignes hommages seront rendus, dudit jeudi au vendredi 29 janvier 2016, tant par la famille biologique que par la famille professionnelle de l’artiste ainsi que les autorités publiques et, surtout, la population de la Ville-Province de Kinshasa, ses mélomanes qui, à jamais, perdent cette voix unique de soprano.
Le Beach Ngobila est bondé, des milliers de Brazzavillois traversent le fleuve Congo pour venir assister aux obsèques. Suite à son décès, une chanson hommage est composée, Pour la première fois, artistes chrétiens, musiciens profanes et comédiens unissent leurs voix pour pleurer la disparition d’une icône.
Parmi eux, on retrouve Ferré Gola, Reddy Amisi, José Nzita, Yannick Ntumba, Fiston Sai Sai, Lady Esobe, et bien d’autres sous la direction de souzy kaseya.
Le samedi 30 janvier 2016, le dernier hommage à Marie Misamu est rendu. Son corps est inhumé au cimetière de la Nécropole « Entre Terre et Ciel », où elle repose désormais en paix.