Il est l’un des pionniers de la musique congolaise que nous connaissons actuellement.
1. Naissance et enfance
Bienvenue alors à Matadi, nous sommes alors au Congo belge en 1930. Joseph Athanase Kabasele tshamala voit le jour le 13 décembre. Il a pris le nom de Joseph, juste une mémoire de sa sœur Josephine qui venait de décéder avant sa naissance. Il est le septième enfant dans la famille de Papa tshamala André et maman Malula orthense.
Après sa naissance, la famille vient s’installe à Léopoldville aujourd’hui Kinshasa au 136 de la rue Kongolo, aujourd’hui commune de Kinshasa, pour ceux qui n’ont pas la référence. Il commence ses études chez les Pères de Scheut en 1938 grâce notamment à son oncle Joseph Malula.

Déjà à 15 ans, il s’intéresse à la musique dans la chorale du collège Saint Joseph. C’est là qu’il prend le surnom de « Kallé inspiration »… Qui deviendra ensuite Kallé Jeef.
Son attraction très tôt dans la musique, lui vaut un renvoi définitif de l’école. Le jeune Kabasele se trouve versé malgré son âge sur le marché de l’emploi.
Pas de bole, il s’y lance notamment grâce à ses connaissances sur le sténo dactylographie, il embauché rapidement dans plusieurs sociétés dans la capitale du congo belge.
Mais le monde du travail et son amour à la musique, ne va pas vraiment de paire. Alors il fait un choix en 1950 de partir sur le chemin de la musique surtout sous influence de ses camarades.
Le jeune n’a que 20 ans, tisse déjà des relations avec figure célèbre de l’école notamment Dula Georges, Laboga Marcel et Yamba yamba Albert. Il débute alors chez Benatar dans Opika.
En 1951, la lumière commence à venir de son côté avec la réussite de décrocher une publicité qui sera diffusé à la Radio-Leo. La même année, il est sollicité par Tino-Baroza (Tshiumba Baloji Emmanuel) pour prêter sa voix dans deux chansons « Onduruwe” et “Maboko likolo”.
C’est grâce à ses deux belles compositions, que le jeune Jeef, se penche carrément à la musique. Il commence à voir grand et à croire en son avenir dans la musique.
2. La naissance de l’African Jaz
La même année, en 1951 toujours, avec ses amis, ils se réunissent déjà pour former l’orchestre qui deviendra African Jazz. D’entrée de jeu, les titres « Kele », « Nakanisi yo », « Nionso se pamba », présentent des formes rythmiques nouvelles, annonçant l’importance sonore de la guitare solo.
Parmi le participant, on Nicolas Kassanda, Roger Izeidi Monkole, Willy Kuntima Mbembe, Charles Mwamba, Déchaud, Menga, Toumani, Kaya Antoine Djibuissant et Baskin Diluvila.
Mais officiellement, le groupe voit le jour deux ans après soit en 1953.
Les jeunes, sans tuyau nécessaire, se produisent dans plusieurs studios de la capitale congolaise.L’orchestre travail aussi avec Manu Dibango, Pepito, Lutula et bien d’autres. Il est parmi le premier artiste congolais à avoir travaillé avec les étrangers dans sa musique.
Côté chant, l’orchestre acceuil rapidement Tabu Pascal Rochereau, Mulamba Mojos et Roger Izéidi.Le groupe ne trade pas à nous sortir la chanson « Para fifi » et « Kallé Kato » en 1953. Les chansons voit le jour grâce aux éditions Opika, en format 78 tours sous la référence 1179.

Vue que le Grand Kallé courtois beaucoup de styles de musique étrangères, il introduit le tam-tam dans la rumba en 1955 et l’orchestre atteint une vitesse de croisière et “se crée un style propre”.On parle du rumba, mais il faut savoir que à cette époque le Jazz était plus mis à l’avant vue les artistes congolais visé l’élite blanche.
Le trio Kallé dans la voix, Nico à la guitare solo et dechaud à la guitare d’accompagnement commence à faire vibrer le Congo belge et ils reste en monopole dans la musique congolaise.
Mais en 1956, tout commence à basculer, la concurrence commence à arriver : OK jazz de François luambo. L’arrivée de cet orchestre va créer une forte concurrence, malgré que les deux groupes proposent des styles différents.
3. L’âge d’or et la gloire
La même année, Joseph Kabasele créé la maison d’édition Surboum African Jazz. il y vend même les enregistrements signés de l’OK Jazz.
Entre 1956 à 1958, l’orchestre fait des concerts dans les grandes villes du pays et aussi à Brazzaville.En 1959, Kallé Jeef fait appel au poète qui commence aussi à parler de lui à Kinshasa Simaro Massiya pour quelques réalisations.
En janvier 1960, l’African Jazz est invité afin d’agrementer musicalement la table ronde. La table ronde a eu un des grands noms politiques congolaise pour négocier l’indépendance auprès des autorités belges.
À l’issue de cette réunion du 20 janvier, la date de l’indépendance du congo est fixée au 30 juin. Et pour fêter celà, la communauté congolaise et Belge se retrouve à l’hôtel Plaza. C’est là qu’on écoute la première fois la chanson » Indépendance tcha tcha ».
La chanson composée principalement par Grand Kallé, avec l’apport de son groupe est directement imposé comme l’hymne des mouvements anticolonialistes dans toute l’Afrique noire. C’est pars cette chanson dans la Radio Congo belge que les Congolais apprennent que l’indépendance du pays est proche.
Dans la même année, Vicky longomba composé « Na weli boboto ». L’orchestre atteint vraiment son apogée aussi avec la chanson qui accompagne l’événement « Table ronde ». Toujours en Europe, Kabasele en profite pour diffuser lui-même les disques de son orchestre.

1960 est une année de gloire pour African Jazz, ils sont invités dans plusieurs pays d’Afrique pour accompagner l’indépendance notamment au Congo français le 15 août.
L’année suivante, sort la chanson « African Jazz mokili mobimba » qui suit les mêmes code que le titre « indépendance cha cha. Là encore, un succès immense avec le talentueux guitariste Dechaud Mwamba sous le label Surboum African Jazz.
Dans tous ses nouvelles, le Grand Kallé ajoute toujours des nouveaux rythmes. Ce qui lui fait parmi les artistes qui ont introduit beaucoup de choses dans la musique congolaise. De 1958 à 1962, le groupe voyage à l’intérieur du pays, en Afrique, en Europe. bref, ils sont partout.
4. Les divisions et la lente chute
En 1963, Joseph Kabasele se marie officiellement avec Catherine, dit Kato, sont ils auront 4 enfants. Mais le jour de son mariage, un autre groupe que African Jazz alimente la soirée, des Bantous de la Capitale de Brazzaville.
Le problème du groupe commence à se faire attendre. Il faut savoir durant l’apogée de l’orchestre après la table ronde, la crise de confiance commence déjà à naître parmi les musiciens. Ils accusent le Grand Kallé accusé de mégestion dans le groupe.
Mais en juillet 1963, que plusieurs membres du groupe quite pour créer African Fiesta. Il faut savoir qu’African fiesta, c’est juste African Jazz mais sans Kallé Jeef.
Parmi les musiciens, on a Mulumba Joseph Mujos, Izeidi Monkoy Roger, Kassanda Nicolas, Mwamba Charles Déchaud, Tabu Pascal Rochereau, Kuntima Willy et Mwena Joseph Desoin. Donc, presque tout le monde.
Après ces départs massifs, Kabasele tente en 1966 à reconstituer l’orchestre. On a des musiciens comme Bombenga Wewando Jeannot, Nedule Papa Noël, Mulamba Joseph Mujos et bien d’autres.
La nouvelle ossature ne dure pas longtemps, seulement avec le titre “B.B. 69”. L’orchestre fait une tournée en Europe, mais l’année suivante, le groupe se sépare encore. En 1967, Lors du sommet de l’OUA à Kinshasa, Kabasele offre à chaque chef d’État présent, un 45 tours renfermant une chanson-hommage à son pays.
Kabasele n’est plus stable musicalement. Alors en 1970, il forme avec Manu Dibango et Don Gonzales African Team pour produire plusieurs 33 tours de bonne qualité comme “Cambridge mayi ya pio”, “Gauche-droite débordements”..
La même année, il se sépare aussi avec sa femme Catherine. Côté musique aussi, African Team ne dure pas assez longtemps. Après ce projet, on peut dire échoué. Kabesele retourne au pays pour créer une société de production. Mais ne brillera jamais.
Kabasele commence à s’affaiblir de ses échecs répétés. Entre-temps, les orchestre dissident d’African Jazz émerge. Lui,peine à trouver des productions.
5 : Le crépuscule d’un pionnier
Nous sommes en 1980, Joseph Kabasele tombe malade et frole meme la mort sans intervention financière du président Mobutu pour le transférer à Paris.
À 53 ans en février 1983, Grand Kallé reprends ses forces et participe à au Symposium International de Musique Africaine au côté de Kasanda Nicolas et de Eyenga Lucie. C’est la dernière fois que l’un des pionniers de la musique congolaise participe à un évènement lié à la musique congolaise.
Grand Kallé nous a laissé avec des chansons comme Nzela Mosika, Basi ya African Jazz, Loboko na litama, Chérie Loboga..Et tant d’autres… Il est considéré comme le père de la « Rumba congolaise moderne » et le premier Congolais à avoir monté un groupe musical dans sa forme actuelle.
Joseph Kabasele résiste plusieurs mois avant de faire une rechute qui après un délaissement lui aura été fatale.
Le 11 février 1983, soit une semaine après cet événement le grand Kallé Jeef rend l’âme à 17h 30. à l’hôpital de Mama Yemo… Il passe 22 années de sa vie dans ce monde de la musique congolaise.
Avant son inhumation au cimetière de la Gombé à Kinshasa le 14 Février 1983, des funérailles nationales furent organisées, suivies d’une messe d’adieu à la Cathédrale Notre-Dame du Congo dite par son oncle, le cardinal Malula.
Kabasele reçu les honneurs des musiciens du Zaïre à l’époque, des autres pays africains et ceux de l’orchestre Aragon de Cuba.
