En 33 ans de carrière, la musique congolaise n’oubliera jamais les exploits de cet artiste. Parfois sous la casquette d’un chanteur, parfois poète et encore plus guitariste. Il s’est vu attribuer de nombreux surnoms et distinctions, notamment Franco de mi amour, sorcier de la guitare, yorgho et tant d’autres.
Chapitre 1 : L’Émergence d’une Icône.
A moins de 100 kilomètre de Kinshasa, que François Luambo makiadi est né à Sona bata dans la province de Kongo central en 1938 un certain 6 juillet . Il grandit généralement prêt de sa mère, Hélène Mbonga, vendeuse des beignets. Son père, Yvon emungu luambo meurt lorsqu’il n’a que 10 ans, en lui laissant avec son frère Bavon Siongo, connu musicalement sous le nom de « Bavon Marie Marie » et Marie-Louise Akanga-ana. La famille de leur défunt père se précipite pour récupérer la maison familiale, alors Franco et sa famille se retrouvent dehors pour refaire leur vie. Ils finissent par trouver une maison par l’aide de ses plus oncles après une plainte porté par le jeune makiadi.
Par manque de financement, il abandonne notamment l’école pour se concentrer au commerce de sa mère de la vente des beignets à ngiri ngiri, dans le marché Bayaka. Comme le temps passe si vite, il apprend à jouer de la guitare grâce notamment à leur bailleur dans la parcelle où il vivait.
Convaincu par son talent, il monte d’échelon en faisant connaissance avec Heny bowané, célèbre guitariste de Wendo Kolossoy. Il pratique de temps en temps et il est surnommé « Franco » alors qu’il n’a que 13 ans en hommage à l’homme politique espagnole.
Chapitre 2 : Le pas vers la musique
Comme le talent crie toujours très haut, un membre du groupe Bandidu lui propose d’intégrer leur groupe afin d’apporter son savoir dans l’orchestre. Franco n’a pas hésité à s’accrocher à cette opportunité nécessaire pour l’avancement de sa carrière. Alors les jeunes se réunissaient pour chanter dirigé par Albert Luampasi, et animent les fêtes et funérailles pour gagner un peu du pognon.
Luambo rejoint ensuite Paul Ebengo Dewayon qui vient de créer avec les musiciens, Louis Bikunda, Ganga Mongwaloung et Mutombo le groupe « Watam ».
Le 9 Août 1953, Paul Ebengo Dewayon présente Luambo à l’éditeur grec des éditions « Loningisa » Papa dimitriou, Vu son jeune âge, le jeune Franco demande à Papa Dimitriou de l’employer comme balayeur et garçon de courses tout en accompagnant à la guitare de temps en temps le petit orchestre LOPADI (LOningisa de PApa DImitriou) dans lequel évoluent des musiciens confirmés tels que: Lando Rossignol, Edo Nganga et Bosuma Dessoin.
Papa dimitriou, est tellement impressionné par le talent du jeune Luambo qu’il lui offre une sensationnelle guitare moderne. C’est son premier véritable instrument professionnel, avec lequel, il accompagne pour la première fois, Dewayon en studio.
La même année, soit le 17 Novembre, Luambo Franco enregistre avec le Groupe Watam, ses deux premières compositions aux Editions Loningisa : Lilima chérie wa ngai » et «Kombo ya Loningisa .
Alors les éditions musicales « Loningisa » vont au mieux valoriser le talent de ses musiciens et particulièrement celui du jeune Luambo Makiadi, il intègre officiellement la maison d’édition en 1954 dans l’orchestre LOPADI dirigé par Henry bowane.
Malgré sa présence dans des dizaines de disques sur la firme Loningisa, son contrat avec les éditions loningissa ne dure pas plus de trois ans, car Luambo est encore immature et indiscipliné.
Chapitre 3 : Franco et l’OK Jazz
En juin 1956, alors qu’il n’a que 17 ans, Franco prends conscience et mets la discipline pour sa carrière et trouver un autre producteur qui lui propose de créer un groupe « OK Jazz ». « OK » pour signaler Orchestre Kinois ou simplement Omer Kashama, le nom de son producteur. Pour viser un public d’élite belge, le groupe commence à jouer du Jazz, qui était à la mode à cette époque.
Mais vite, le groupe comprends la musique congolaise prends plus de l’ampleur et décide de rester sur la rumba tout en mélangeant avec des sonorités traditionnelles. Dès les années 60, les jeunes s’accaparent de cette musique dans des fêtes, bars et cérémonies. Son groupe est même surnommée groupe de jeunes filles.
L’heure est à l’enregistrement, Le groupe sort « Amida Assoukissi Molata » et « Chérie Zozo », un succès plein dans les rues de Kinshassa et de voisin de Brazzaville. Franco met toutes ses énergies dans guitare et prend vite le surnom de « sorcier de la guitare ».
Le groupe a du succès sur les bars, mais financièrement Franco cumule trop des dettes pour bien faire tourner l’orchestre. Il ne s’en sort pas et décide de passer à autre chose.
Chapitre 4 : L’OK Jazz s’efface, vive le Très Puissant OK Jazz
Pour effacer à plusieurs créanciers, Franco prend l’initiative de former son nouveau groupe, le Très Puissant OK Jazz, dans le légendaire quartier de Matonge à Kinshasa. Pour savourer les rythmes du TP OK Jazz de cette époque, il fallait se rendre à la commune Kasa-vubu.
L’arrivée de Sam Mangwana et Mpudi Youlou dans le groupe, en remplacement de Vicky Longomba, va être un bon affaire pour la suite de carrière de Franco. Dans ses chansons, il popularise le « Sébéné » qui est un style propre à lui, il prend plus des temps dans ce couplet à parler qu’à chanter. Ses morceaux remplis des faits quotidiens sont écoutés par des millions de congolaises car il touche à tout sujet.
Franco et son groupe participe notament au au légendaire festival Zaïre 74, partageant la scène avec des icônes telles que Mohamed Ali et George Foreman. Ils sont vrament à leur sommet en réflant les trophéees du meilleur orchestre zaïrois.
Vu que ses chansons touchent à tout, certaienes de ses paroles ne plaisent pas à tout le monde surtout au autorité. Avec le titre comme « Hélène » et « Jackie », un ministre s’est senti laisé par ses propos et Louambo passe un mois en prison.
Après sa libération par la grace presidentielles, il a de plus en plus de problème avec la justice et decide de partir en europe pour un bout de temps. Des titres inedits tels que « Non », « Très fâché », « Mamou », « Makambo ezali bourreau », « Très impoli », « Lettre au DG », « Mario »… sont autant de diatribes qu’il distribua à diverses cibles, telles que les femmes, les intellectuels, et une certaine jeunesse, comme des bouquets de fleurs.
Chapitre 6 : La Réhabilitation de Franco
En 1984, après sa situation s’est apaisé, il effectue son retour au pays sur invitation du maréchal Mobutu. Ce dernier, sentant l’approche de la campagne présidentielle, comprend que Franco pourrait être un atout précieux. Franco est réhabilité et enregistre un album en l’honneur de « Tata M », un disque qui sera largement diffusé dans toute la ville de Kinshasa. Ainsi, il reprend ses activités avec succès dans son propre natal.
Depuis son quartier général, un immeuble qu’il a fait construire pour abriter un club, un bar-restaurant, et un hebdomadaire musical, Franco gère avec brio les activités du Tout Puissant OK Jazz et préside aussi l’Union des Musiciens zaïrois.
En 1984, Franco est de retour au Zaïre après avoir passé quelque temps en France et en Belgique. Toujours avec la même volonté de critiquer la société zaïroise, il écrit « Mario », son plus gros tube. Le titre parle d’un homme qui séduit des femmes plus vieilles pour vivre à leur crochet. Le chanteur du TP OK Jazz, Makiadi Madilu se met dans la peau d’une femme qui entretient Mario. Franco, lui invective le profiteur et lui demande d’arrêter. Le morceau est un gros succès, un tube, pourtant, il parle d’un sujet délicat. Celui du quotidien difficile pour bon nombre de femmes, Mario étant machiste, irresponsable et violent.
En 1987, il sortait le morceau « Attention Na Sida », pour éveiller les consciences sur la dangerosité de cette maladie nouvelle qui se propage dans le monde. Un titre très long qui prend le temps d’alerter les populations sur ce fléau.
Lors d’une tournée en Europe, alors que sa santé décline, des rumeurs circulent, suggérant que Franco est atteint par cette maladie dont on se moquait il n’y a pas si longtemps dans son pays, surnommée « syndrome imaginaire pour décourager les amoureux ». En 1989, il enregistre un album avec Sam Mangwana, qui sera ses derniers touches dans la musique.
Chapitre 7 : La mort arrive
Vers 1988, Franco est frappé par des pertes de mémoire, des douleurs intenses, et un mal aux reins vraiment insoutenable. De nombreux médecins se précipitent en son secours, mais aucun ne parvient à poser un diagnostic clair et adéquat. De plus en plus épuisé par la maladie, il perd du poids, son corps change et les fans n’ont plus de nouvelles de leurs artiste.
De clinique en clinique, de spécialiste en spécialiste, Louambo traîne avec sa maladie, sans trouver le moindre solution. Certains évoquent un cancer des os, d’autres parlent d’une insuffisance rénale, tandis que les plus catégoriques n’hésitent pas à affirmer que Franco est atteint du Sida.
Le 12 octobre 1989, Il décède aux Cliniques de l’Université catholique de Louvain Mont-Godinne en Belgique. Son corps est rapatrié au Zaïre une semaine après, et un deuil national de quatre jours est décrété.
Les funérailles de Franco ont été suivies par plus d’un million de personnes à Kinshasa, témoignant de l’amour et du respect que son public lui vouait. C’était la fin d’une ère, mais l’héritage musical de Franco continuait de vivre à travers les mélodies qui avaient bercé des générations entières.
J’espère que vous avez aimé cette découverte et que vous en savez un peu plus sur cette légende de la rumba congolaise. N’hésitez pas à partager cette vidéo avec vos amis pour leur faire découvrir ce grand artiste.