Il chantait avec tout son cœur, il a bercé plus d’une génération. Il a abandonné tôt l’école pour miser tout sur la musique. Incroyable ! Pepe Kalle est l’un des grands noms de la musique congolaise.
Malheureusement, il nous a laissé qu’à l’âge de 48 ans.
1. L’enfance de pepe kalle
De l’Union de Angbando et de mbula, Jean-Baptiste kabasele yampanya wa ba mulanga voit le jour le 30 novembre 1951 dans la capitale congolaise. Il est le premier d’une liste longue de 15 enfants dont huit garçons et 7 filles.
Il commence ses études à l’école catholique Saint Charles, et ensuite passe par Saint Paul dans la commune de barumbu, la commune qui lui a vu naître.
Son cursus humanitaire se passe très bien à l’institut Saint Raphaël de limete jusqu’à ce qu’il commence à s’intéresser à la musique… En étant encore écoliers, Jean-Baptiste écrivait déjà des chansons dans le groupe « Bamboula » de Papa noël et donner à quelques musiciens connus, il fréquentait aussi le milieu musicale dès son jeune âge avec Madilu system et bozi boziana.
La musique commence à beaucoup l’attiré que l’école vue que ses compositions ont du succès chez les autres musiciens. Arrivée à deux mois de l’organisation des Examens d’état, il s’engage à fuir l’école pour se concentrer à la musique.
2. Un grand pas vers la musique
Après avoir abandonné totalement les études, il crée dans sa commune natale avec son ami d’enfance papy tex, African choc. Leur groupe fait sensation, et est vite présenté à la star de l’époque grand kallé, et ils y intègrent.
C’est là que Jean-Baptiste kabasele est surnommé « Pepe Kalle ». Parce qu’il avait les mêmes noms que le grand kallé notamment « kabasele »… Les gens se sont habitués à l’appelé « pepe kalle » pour se moquer de lui, et celà est resté son nom artistique.
Alors ne confonds plus jamais Grand Kalle et Pepe Kalle, ce ne sont pas la même personne.
Le groupe de Pepe kalle se cherche encore pendant des années, il change de noms de temps en temps. Après avoir remporté un concours de chant organisé par Paul ebengo, le groupe sera baptisé alors « bakuba ».
Les échos de leur orchestre traverse la commune de barumbu, là où il répétait, jusqu’à atteindre kasavubu ce qui tombe sur les oreilles de Verkys kimuangana vers les années 70, le producteur de l’écurie Vévé, et à l’époque est aussi saxophoniste de l’Ok jazz de Franco luambo.
Verkys leur prend en charge plus précisément en production et les aident à enregistrer plusieurs de leur titre dans son studio mobile Vévé. Il s’occupe notamment de la commercialisation et distribution de leurs œuvres.
Pour référer à l’identité kasaienne, Pepe kalle ajoute une autre dénomination à leur orchestre en ajoutant « Empire » pour faire « Empire bakuba » le 17 mars 1972 que nous connaissons tous avec dilu dilumona et Papy Tex matolu. Toujours eux trois, le trio « kadima » qui faisait rage à barumbu.
Juste en termes d’information, L’empire Bakuba pour ceux qui ont lu l’histoire du Congo fait référence au royaume kuba, qui se situait au Kasaï en RDC.
2. Le trio exceptionnel de l’empire bakuba
En 1972, toujours sous la production de éditions Vévé, ils sortent leur premier album Nazoki… Un succès fou qui s’accroche à ces trois jeunes talents et leur groupe Empire Bakuba nouvellement créé.
Trois ans qui suivent, soit de 1975 à 1978, l’orchestre commence déjà à être comparé aux grands noms de la musique congolaise le Zaiko langa, parce qu’il faisait le même style de musique qui est le Soukous.
On peut citer le titre phare comme : karibu écrit par Papy tex, calvaire par Pepe kalle et nakomi boye. Pour ne citer que celà.
Les années passent, nous partons jusque vers les années 80, le trio devient de plus en plus populaires chez des mélomanes de la bonne musique, ce qui leurs apportent des prestations incroyables dans plusieurs pays d’Afrique et aussi d’Europe.
La particularité avec Pepe Kalle est qu’il a vulgarisé une chose étrange dans la musique congolaise. A part sa magnifique voix et sa grande taille, la présence des nains dans son groupe, comme Emoro, Jolie bébé, dokolos et Dominique mambwa. On le voit souvent dans des clips à côté de Kalle.
C’est resté dans les habitudes des congolais, on appelle toute personne de petite taille Emoro ou Dokolos.
Durant ces années, ils font sortir : Zabolo en 1982, Amour propre en 1984, Tête africaine en 1985, Bombe atomique en 1985.
Si aujourd’hui on connaît la danse « kwasa kwasa », c’est aussi grâce à l’orchestre Empire bakuba adopté par d’autres artistes congolais comme Koffi Olomide et Zaiko langa langa.
3. L’évolution dans l’industrie
En 1985, Pepe Kalle sort la chanson Article 15 provenant de l’album souci ya likinga, en lingala beta libanga, qui sera vraiment son grand succès en termes de chansons solo.
Je sais cette chanson te rappelle des souvenirs et te pousse à beaucoup travailler. La chanson a été aussi reprise pour le film Black Mic-Mac de 1986.
À savoir l’article 15 débrouillez-vous, n’avait aucun lien avec l’article 15 de la constitution zaïroise à l’époque. Il est juste un article imaginaire, ça faisait juste à allusion à « Débrouillez-vous, tu es chez toi » que le peuple luba utilisait pour créer des entreprises et de ne pas dépendre totalement du régime.
Et aussi le président maréchal Mobutu commencer aussi à utiliser ce terme pour motiver ses administrés lors ses allocations. J’ai cherché le discours sur internet, je n’ai pas trouvé.
Pour ceux qui disent que Pepe Kalle a créé cet article, détrompez-vous. Il a juste utilisé un terme populaire à l’époque et l’a rendu encore plus populaire avec sa chanson.
Papa Wemba avait aussi fait cette référence dans son film la vie est belle sorti en 1988… Pepe kalle et Emoro ont aussi participé à ces films malgré qu’il n’ait pas le rôle principal mais c’est important de préciser. Si vous avez regardé le film, vous avez sûrement ce passage en tête.
Après ce succès, il enchaîne avec des albums qui resteront toujours dans nos oreilles comme Les albums comme Sombokila en 1987, L’Argent ne fait pas le Bonheur en 1988.
En 1990, l’orchestre connaît un succès phénoménal grâce au titre « Roger Mila », un hommage rendu au footballeur camerounais pour ses exploits. La chanson traverse l’Afrique de Cameroun en passant par la cote d’ivoire.
4. Toute l’Afrique en parle
En 1992, le groupe fait face à une terrible nouvelle, Tumba Ayila alias « Emoro » perds la vie. Il est décédé des suites d’une crise cardiaque au Botswana, après une prestation avec l’Empire Bakuba. C’est une tragédie pour Pepe kalle, il lui rend notamment hommage dans un morceau.
Dès l’année suivante, Pepe Kalle reviens en forme avec l’album « Divisé par deux ». Un album qui plaît à tout le monde avec des chansons comme divisé par deux, monano et aussi mabele riche. On peut remarquer nettement dans toutes ces 6 chansons, il fait souvent référence avec à la mort et au sens de la vie.
Après le décès d’Emoro, ses albums partent souvent du côté des interrogations sur la vie. Il sort Dieu Seul Sait 1994, Gardez votre souffle en 1995, Full Option et Merci maman en 1997. Si vous vous avez écouté attentivement la majorité de ces albums, vous allez comprendre.
Nous sommes toujours en 1997, un évènement vient bouleverser la vie des zaïrois, l’entrée de l’AFDL. Mzee Kabila se déclare président de la nouvelle république démocratique du Congo. Ils changent tout.
Pour accompagner la sensibilisation sur la nouvelle monnaie du pays, Pepe Kalle solicité par souzy kaseya, participe à un titre incroyable de la musique congolaise Franc congolais en laissant ce bon vocal.
5. L’année de son départ
L’année suivante en 1998, l’Empire bakuba sort l’album cocktail contenant 8 titres. Dont on peut trouver la chanson « mutualité saint Paul » à hommage aux amis de son ancien école saint Paul.
Les chansons sont enregistrées à Kinshasa, dans un studio ouvert récemment par Amadou Ndiaye, le studio Ndiaye, l’album est considéré comme son testament.
Après seulement 15 jours après la sortie de son album, Kinshasa est tombé sous le choc. La télé annonce une mauvaise nouvelle.
Pépé Kallé yampanya décède d’une crise cardiaque le 29 novembre 1998 dans son domicile à Kinshasa avant d’être acheminer à la clinique de ngaliema. Un jour avant son anniversaire.
Plus vite les rumeurs remonte les rues de la capitale, d’autres évoquent le SIDA, mais dans l’entourage du chanteur, préfère parler de crise de paludisme pour répondre aux rumeurs évoquer sur la causes de son décès.
Son corps est exposé le 6 décembre au palais du peuple devant sa famille, les autorités et plusieurs les musiciens. Il est accompagné à sa dernière demeure le dimanche après-midi avec un cortège de police et du public qui aimait sa musique.
Mais ce qu’on peut retenir de cette artiste, un musicien talentueux rempli de courage, de simplicité qui a su montre son talent aux yeux de tout le monde malgré les critiques, le trio ont passé plus de 25 ans ensemble ce qui étaient rare dans la musique congolaise.
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